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Auvergne-Rhône-Alpes  Les coopératives laitières à la recherche des leviers de valorisation

Pour Paul Faure, président de Vercors Lait (deuxième à gauche), Loïc Corbillé, directeur des opérations de Sodiaal Union, Guillaume Fortin, directeur général de France Frais et Laurent Damiens, directeur communication au Cniel, il s'agit avant tout d'être chacun à son niveau force de propositions. © M. ROQUE MARMEYS­ Pour Paul Faure, président de Vercors Lait (deuxième à gauche), Loïc Corbillé, directeur des opérations de Sodiaal Union, Guillaume Fortin, directeur général de France Frais et Laur

Le 7 octobre dernier dans le cadre du Sommet de l'élevage à Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme), Coop de France Rhône-Alpes Auvergne a organisé une table ronde afin de dégager des pistes d'avenir pour la filière laitière.

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Avec près de 500 000 vaches laitières et 9 000 producteurs, la nouvelle région livre 2,5 milliards de litres de lait, soit 10,5 % de la livraison nationale. 210 établissements de transformation laitière y emploient 7 000 personnes. Les exploitations ont une production moyenne de 258 747 litres, inférieure à la moyenne nationale affichant 398 054 litres. Parmi les points forts d'une région comptant 22 AOP laitières la plaçant au 1er rang national, une vocation herbagère, un mix produit porteur de valeur ajoutée (20 % en AOP-IGP), la présence de leaders nationaux et un tissu varié de PME fromagères…

En revanche, avec 75 % des producteurs en zone de montagne, une production plus dispersée et une livrai­son par point de collecte plus faible que dans d'autres régions françaises, les coûts de production et de collecte sont plus élevés qu'ailleurs, de + 14 €/1 000 l pour les seuls frais de collecte. Une grande partie du lait produit est commercialisée sur le secteur concurrentiel du lait de consommation et une partie des produits­ sous AOP est insuffisamment valorisée. Fort de ce constat, des professionnels de la filière ont émis des perspectives d'avenir pour la filière laitière, lors d'un débat sur « Les leviers de valorisation pour les coopératives laitières : un enjeu d'avenir », le 7 octobre dernier au Sommet d'élevage.

La voie de la différenciation

Pour la plus grande coopérative laitière française, Sodiaal Union, à la 9e place des groupes laitiers mondiaux­, « l'enjeu sera de consolider et rationaliser le groupe à la suite de son agrandissement, travailler à la montée en gamme de ses fromages et valoriser des produits typiques bien identifiés comme les AOP, qui représentent 30 % du lait collecté », énonce Loïc Corbillé, directeur des opérations. Le lait bio, aujourd'hui 23 millions de litres, devrait doubler d'ici trois ans.

Du très local aux marchés internationaux

Paul Faure, président de Vercors Lait, dans l'Isère, petite coopérative de 60 adhérents qui ont racheté leur usine à Lactalis en 2003 et doublé leur chiffre d'affaires en dix ans en s'appuyant sur une AOP, le bleu du Vercors Sassenage, et une douzaine de fromages, croit pour sa part à la carte locale, combinée à un tourisme actif. Pour Laurent Damiens, directeur de la communication au Cniel, « les fromages d'appellation d'origine protégée ont toute leur place sur les marchés à l'exportation. Un créneau haut de gamme à destination de pays comme les Etats-Unis ou le Japon qui peuvent se laisser séduire par une forte typicité made in France. »

Pour France Frais, la filiale de distribution en restauration hors foyer (RHF) de la coopérative Les Maîtres laitiers du Cotentin dans la Manche, le développement de l'activité est passé par une diversification sur le territoire national. Ce leader de la distribution en produits frais compte plus d'une centaine de sites de distribution, 3 700 collaborateurs et un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros.

Un accompagnement public

Pour Laurent Vial, secrétaire général de la FNCL et président de la section laitière de Coop de France Rhône-Alpes Auvergne, « assurer l'accès au marché aux producteurs de lait de montagne va nécessiter l'ouver­tu­re d'un dispositif d'aide à la collecte aux entreprises en zone de montagne. »

Il s'agirait d'une suppression de la TICPE et de la TVA pour les camions de collecte et d'une suppression des charges patronales pour les salariés collectant le lait en zone de montagne. « La volonté des coopératives est bien de maintenir une dynamique laitière qui permette de conserver une compétitivité à ces zones. Le projet de Loi de Finances 2017 et la loi Montagne doivent accompagner cette dynamique. »

Monique Roque Marmeys

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